Nazon, un quartier résidentiel de Port-au-Prince, a été durement frappé par le séisme du 12 janvier 2010. Ce projet financé par l’Agence américaine de Développement (USAID) avait pour objectif de dégager le quartier des dizaines de milliers de mètres cubes de gravats. Bilan de ce projet qui pourrait être répliqué dans d’autres quartiers. 

Il redevient possible de circuler sans difficulté dans les rues et corridors de Nazon. 17 mois après le séisme, grâce à un projet financé par l’USAID à hauteur de 3,4 millions de dollars américains et exécuté par l’ONG CHF internationale, la zone est complètement déblayée, contrairement à d’autres quartiers de Port-au-Prince.

Charles Alex, un résident de Nazon qui vit dans un abri transitionnel, se dit satisfait du projet de l’USAID.

70% des bâtiments de ce quartier résidentiel, selon un décompte de l’USAID, ont été détruits ou gravement endommagés pendant la catastrophe qui a fait près de 200 000 morts, d’après le bilan officiel (récemment remis en cause par une étude ).

Le projet, qui a duré 90 jours, consistait à enlever les gravats et à démolir des maisons marquées en rouge qui représentaient un danger. Selon les informations communiquées par l’USAID, 70 000 mètres cubes de décombres ont été enlevés tandis que 285 maisons ont été démolies dans tout le quartier entre janvier et début avril 2011.

D’après Pierre, qui habite encore sa maison visiblement en ruines, les maisons ont été démolies avec autorisation de leurs propriétaires.

Pierre s’explique à Solidar’IT

Des engins lourds, dont huit excavatrices et 242 camions-bennes ont été mobilisés pour le nettoyage de Nazon qui est aujourd’hui un modèle en termes déblaiement. Comme il est impossible de faire circuler ces engins dans les corridors, l’USAID et la CHF ont dû faire appel à des membres de la communauté. Quelque 310 personnes ont ainsi trouvé un emploi temporaire pendant la durée du projet.

Les résultats du projet sont donc visibles et encourageants, même si la zone continue évidemment de présenter l’aspect d’un lieu délabré. Ses maisons en ruines gardent les stigmates du passage du séisme. Et les abris transitionnels qui remplacent les bâtiments détruits sont là pour rappeler que le pays est loin de se relever des dégâts du séisme.

Pierre tente de faire une comparaison avec les premiers projets de déblaiement lancés dans le quartier au lendemain du séisme.

Au total, l’USAID et ses partenaires ont enlevé 126 000 mètres cubes de gravats à Nazon. Les débris ont été transportés à la décharge publique de Truitier. Là, on peut les traiter pour être réutilisés. Ce projet va servir de modèle pour le déblaiement d’autres quartiers, comme Turgeau et Canapévert.

Jean Pharès Jérôme [Le Nouvelliste, www.lenouvelliste.com]

Francesca Theosmy Karennine [Alterpresse, www.alterpresse.org]

Jude Stanley ROY [Alterpresse, www.alterpresse.org]