Passé le mauvais temps, les victimes de l’inondation du  6 juin, qui a fait plus de 23 morts en Haïti, se mettent au travail afin de réparer leurs toitures ou de récupérer ce qui peut l’être.

Dans le camp de la Vallée de Bourdon, un quartier populaire de Port-au-Prince, les habitants se mobilisent pour éviter le cauchemar vécu la veille, après  la forte averse qui a détruit certaines demeures de fortune.

Au détour d’un chemin, nous croisons Madame Neptune, revenue prendre ce qui restait dans l’habitation qu’elle avait quittée après le séisme du 12 janvier. Si sa maison, fissurée, tient quand même encore debout, celle d’à-côté, en revanche, a été emportée par les eaux en furie dans la nuit du 6 au 7 juin.

 

Ecoutez ses explications :

Un peu plus loin, une personne nous montre une « gaguère »[NDLR, un espace où se déroule un combat de coqs] qui se trouve à plus de 1m50 de haut du lit de la rivière. Le petit gradin et l’espace réservé pour le combat de coq sont recouverts d’une  boue de couleur jaunâtre.

Selon les habitants, l’eau est montée jusque là, ce qui explique leur inquiétude au moment des orages.

 

Nicole, une habitante, explique avoir été très inquiète de la montée de l’eau, surtout après avoir assisté à la destruction d’une maison tout près de chez elle sous la pression de l’eau. Elle nous confie s’être sentie menacée et s’être mis en sécurité dans un abri jugé plus sûr.

Cette mère de famille a eu l’heureuse idée de placer les membres de sa famille et ses papiers personnels chez une voisine. Nicole a ainsi appliqué les conseils des autorités locales entendus à la radio, et qui demandent aux habitants de tout sécuriser en période de mauvais temps.

Elle nous raconte comment elle a vécu l’inondation :

Nous marchons pour arriver quelques mètres plus bas et nous rencontrons Kénol et son fils qui nettoient leur maison pleine de boue.  Ils ont passé la nuit ailleurs et sont revenus pour constater les dégâts. Kénol estime que c’est la première fois depuis huit ans qu’il voit pareil catastrophe.  Il dit avoir  l’intention de laisser la zone si ça continue ainsi.

Dans le ravin, des jeunes garçons s’activent pour construire un mur afin de protéger quelques maisons de la fureur des eaux. Ce n’est pas la meilleure solution ; il faudrait, en effet, construire un gabion. Mais l’objectif pour eux est de se protéger des prochaines pluies, celles du 6 juin ayant causé la mort d’au moins 23 personnes. Et la saison cyclonique ne fait que commencer.

Walter Cameau (Le Matin)

Nathalie Clement (Radio Tele Antilles Internationale)