Ralph, Mc Haendel et l’ensemble des journalistes de la rédaction sont unanimes : leur travail n’a jamais été aussi intéressant, utile et nécessaire. Ils travaillent pour le programme radio « Enfomasyon Nou Dwe Konnen » (ENDK) traduit littéralement :  « Informations que nous devons connaitre ». Ce programme a été mis sur pied dans l’urgence par Internews le 21 janvier 2010, soit 9 jours après la catastrophe. Les journalistes avaient alors pour mission d’informer la population sinistrée et d’apporter des renseignements de première urgence : ouvertures d’hôpitaux, distributions de nourriture, etc…

Philippe Allouard, responsable d’Internews Haïti, et Guillaume Michel, le responsable de la formation des journalistes, nous raconte les débuts de ce programme et son évolution :

Une douzaine de journalistes travaillent quotidiennement au sein de la rédaction. Ils ont tous une vingtaine d’année, et plusieurs d’entre eux sont fraichement sortis de l’université. La journée débute à 8h par la conférence de rédaction. Elle se veut participative. Les journalistes échangent, s’entraident, se critiquent. Aujourd’hui, plusieurs mois après la catastrophe, le programme a nettement évolué et les parties magazines-dossiers se sont développées. Les questions qui préoccupent la population ont changé. Les problématiques autour de la reconstruction et de ses enjeux sont devenus des thèmes prédominants.

Salle de rédaction ENDK (Internews)

Lorsque Mc Haendel part en reportage, il lui suffit de se présenter et de prononcer le nom de son organisation. ENDK est désormais très populaire. Les haïtiens et plus particulièrement les sinistrés se sentent très proches et concernés par ces informations. Traditionnellement en Haïti, les journalistes focalisent sur la vie politique et peu sur les sujets sociaux. Internews a ainsi ouvert un pan du journalisme qui suscite désormais des vocations dans de nombreuses stations et chez les jeunes journalistes. L’organisation propose également des formations gratuites d’une semaine ouvertes à tous. L’enthousiasme est réel, les salles pleines et le nombre de places malheureusement réduites. (Sébastien, journaliste à RFI, témoignera prochainement de l’atmosphère dans laquelle s’effectue ces semaines de formation).

Le rédacteur en chef, Yvens Rumbold, nous explique l’impact de ce programme sur la vie quotidienne des haïtiens et sur le journalisme en général :

Une autre raison de la popularité de ce programme est sans aucun doute sa large diffusion. Internews bénéficie actuellement d’un réseau d’une trentaine de stations. Elle enregistre son programme sur CD qu’elle distribue ensuite à ces radios. Ces dernières le diffusent gratuitement motivées par sa qualité et sa pertinence.