Le 12 janvier dernier, beaucoup d’enfants ont été témoins de scènes inimaginables qu’aucun enfant de cet âge ne peut comprendre… Traumatisés puis déplacés dans des camps de fortune, il est difficile pour eux, sans aide extérieure, d’oublier ces terribles instants…

Atelier de dessin dans un bus du centre "Plas Timoun"

La première dame du pays, Mme Préval, avec le support d’artistes haïtiens et notamment Philippe Dodard, a mis sur pied un projet nommé « Plas Timoun » qui signifie place des enfants en analogie aux places publiques transformées en immenses camps. Le concept de ce projet repose sur l’art-thérapie et un programme socioculturel qui doit permettre aux enfants d’extérioriser ce qu’ils ont vécu au moment de la catastrophe. Différents ateliers, installés dans des bus et animés par des artistes locaux, proposent donc aux enfants de s’exprimer tout en s’amusant. La directrice nous a expliqué que beaucoup d’entre eux se sont renfermés sur eux-mêmes et que depuis l’ouverture de ces centres de grands progrès se sont fait ressentir. Il y a actuellement deux centres à Port-au-Prince, l’un au Champs de Mars (à côté du palais présidentiel) et l’autre à Pétion-Ville. Un troisième est en cours d’ouverture.

Dans le reportage, vous allez découvrir le centre de Pétion-Ville qui accueille environ 1200 enfants depuis le 24 février dernier.

La directrice du centre évoque le problème concernant l’avenir de ce projet. Que se passera-t-il à la suite des élections et du changement de président au mois de novembre prochain? Ce centre est pour le moment une alternative pour ces enfants qui ne peuvent aller à l’école et qui n’ont aucune activité possible dans les camps. En effet, le système scolaire haïtien est trop onéreux pour de nombreuses familles, qui obligées d’aller travailler, laissent alors leurs enfants seuls toute la journée au milieu des camps… Alors, est-ce que le nouveau gouvernement prendra ses responsabilités et s’occupera de ces enfants, les enfants des camps, marqués pour toujours et qui n’ont pour le moment aucune perspective d’amélioration de leurs conditions?